
Apprendre à avoir une relation saine avec son corps et la nourriture : ça commence tôt !
Lire l'article 29 juin 2021
Saviez-vous qu’au Canada, c’est environ 1 jeune enfant sur 15 qui serait allergique à au moins 1 aliment ? Bien entendu, ce qui inquiète tant les parents, c’est qu’on n’a aucune idée si notre enfant présente des allergies alimentaires jusqu’au moment où l’aliment est introduit pour la première fois.
Si vous vous demandez comment introduire les aliments allergènes dans l’alimentation de bébé, cet article s’adresse spécialement à vous. En suivant ces conseils simples, il sera possible d’observer comment bébé réagit avec la nourriture offerte, de mieux reconnaitre une réaction allergique si jamais elle survient et d’être bien rassuré !
En théorie, n’importe quel aliment peut causer une réaction allergique. Mais en pratique, c’est plus de 160 aliments qui ont été recensés comme pouvant causer une réaction allergique au Canada. Santé Canada a même ciblé les aliments qui sont responsables de plus de 95% des réactions allergiques sévères! C’est ce qu’on appelle les allergènes ou aliments prioritaires, que voici:
Garder en tête
Le lait, les œufs, les arachides et les noix et les fruits de mer sont les aliments qui causent le plus souvent des allergies chez les enfants en jeune âge. Il est donc bon de porter une attention particulière à ceux-ci.
Fort heureusement, une réglementation renforcée régie par la loi sur l’étiquetage des aliments facilite la tâche des parents d’enfants allergiques (et des parents allergiques eux-mêmes!).
Au Canada, les allergènes et les sources de gluten doivent toujours être clairement déclarés sur l’étiquette des aliments, qu’ils soient présents à titre d’ingrédients ou à l’intérieur d’un ingrédient utilisé pour préparer l’aliment.
Les allergènes vont être identifiés dans la liste des ingrédients ou dans une mention « Contient » située immédiatement après la liste d’ingrédients. Par contre, si l’allergène ne fait pas partie de la liste des ingrédients, mais que l’aliment peut avoir été en contact avec un allergène, le fabricant n’est pas tenu de le déclarer même s’il lui est recommandé de le faire avec la mention « Peut contenir ».
Il y a beaucoup d’études qui soulignent les multiples avantages d’introduire rapidement les allergènes dans l’alimentation de bébé. C’est encore plus vrai si bébé est à risque élevé de développer une allergie alimentaire. On pense même que certaines réactions allergiques pourraient être prévenues grâce à un mécanisme biologique complexe que l’on nomme « tolérance alimentaire ».
Certains bébés ou jeunes enfants sont plus à risque de développer des allergies alimentaires. C’est le cas si:
Dans ces cas, on redouble de vigilance à l’étape de l’introduction des aliments complémentaires vers l’âge de 6 mois.
Aucune modification ou restriction alimentaire en lien avec les allergies alimentaires n’est nécessaire pendant la grossesse (à moins que la mère elle-même présente des allergies alimentaires).
L’allaitement est recommandé pour plusieurs raisons, entre autres du fait que le lait maternel contient des anticorps et d’autres éléments qui pourraient renforcer le système immunitaire de bébé. Même que certaines études ont démontré un lien entre l’allaitement exclusif durant les 4 à 6 premiers mois de vie et une diminution du risque de développer des allergies alimentaires.
Le bébé nourri au lait maternel n’y sera pas allergique, mais il peut réagir à certaines substances (protéines) consommées par la mère et qui sont transmises par le lait maternel. (Voir la section reconnaitre une réaction allergique chez le bébé allaité).
Lorsque l’allaitement n’est pas possible, l’utilisation de préparations commerciales pour nourrisson hautement hydrolysées chez les bébés plus à risques de réactions allergiques est suggérée pour réduire l’apparition des allergies. Il est conseillé de consulter son médecin, une nutritionniste en pédiatrie ou une infirmière afin de choisir la préparation commerciale qui sera la mieux adaptée à notre enfant.
Si on soupçonne que bébé réagit à une protéine présente dans le lait maternel ou dans la préparation commerciale pour nourrisson, il sera alors très utile de faire un journal de son alimentation pour l’établissement du diagnostic clinique.
On a longtemps pensé qu’il serait préférable de retarder l’introduction des aliments qui causent le plus souvent des allergies. Mais c’est tout faux! On devrait plutôt rapidement introduire ceux-ci – idéalement autour de 6 mois, mais pas avant 4 mois – surtout si bébé est à risque de développer une allergie alimentaire. Il est aussi possible d’introduire les aliments allergènes en purée dans l’alimentation de bébé à partir de l’âge de 4 mois.
De façon générale, l’introduction des aliments allergènes se fera de la même façon que les autres aliments. On peut le faire quand bébé est capable de s’assoir bien droit sans aide, qu’il soutient et contrôle sa tête, qu’il démontre de l’intérêt pour les aliments, qu’il est capable de les prendre, de les porter à sa bouche et de tourner la tête quand il n’a plus faim.
On proposera un seul nouvel aliment allergène à la fois pendant 2 à 3 jours avant d’en proposer un nouveau, sans toutefois attendre inutilement entre chaque nouvel aliment. Cela permettra de voir si bébé fait une réaction allergique à ce dernier. En premier, on en donne seulement une petite quantité à la fois, pour que bébé y goûte.
Une fois l’aliment bien toléré, il est conseillé de le servir au moins 3 fois par semaine pour maintenir la tolérance, si cet aliment est aimé de bébé et fait partie de nos habitudes alimentaires. Parallèlement, bébé va manger d’autres aliments moins allergènes comme les légumes, les fruits, les protéines santé et les aliments à grains entiers.
Lorsque bébé commence à manger des purées ou des aliments solides, l’utilisation d’un journal de bord est de mise. Cela permet de se souvenir de l’heure du dernier repas, des quantités et de la variété de ce qui a été offert à bébé. S’il réagit à un aliment, ce journal permettra d’établir plus facilement la cause et les signes avant-coureurs de la réaction allergique.
Attention au risque d’étouffement, surtout avec les noix et les arachides.
Ce sont des aliments trop durs pour bébé. Même le beurre d’arachide ou le beurre de noix peuvent causer un étouffement puisqu’ils ont une texture collante. Il est donc préférable d’utiliser de la poudre de noix dans une recette ou de diluer les beurres de noix dans l’eau pour améliorer la texture et faciliter l’introduction de ces aliments allergènes.
La diversification alimentaire menée par l’enfant (DME) se pratique de façon sécuritaire dès que l’enfant a 6 mois. Pour les bébés à risque de développer une allergie alimentaire, il est possible d’introduire les aliments allergènes en purée dans leur alimentation à partir de l’âge de 4 mois, puis de pratiquer la DME traditionnelle à partir de 6 mois.
N’oubliez pas
Si notre bébé allergique possède un auto-injecteur d’épinéphrine (ex. : EpiPenMD), il faut s’assurer de bien savoir quand et comment l’utiliser. N’oubliez pas aussi de l’expliquer aux gens autour de vous (grands-parents, gardien ou gardienne) en notant les symptômes de l’allergie et en laissant la procédure à suivre bien en vue. Faites porter à bébé un bracelet (ex. : MedicAlertMD) pour signaler son allergie.
Comment reconnaitre une allergie alimentaire ?
Lorsque notre enfant manifeste une réaction allergique après avoir mangé un aliment normalement sans danger, c’est que son système immunitaire réagit de manière excessive et démesurée pour se défendre contre un envahisseur. Cette substance – souvent une protéine contenue dans l’aliment, est nommé “allergène”. C’est ce dérèglement du système immunitaire face à l’allergène qui produit la réaction allergique que l’on connait.
Reconnaitre une réaction allergique chez le bébé allaité
Dans les faits, il n’existe pas d’allergie au lait maternel puisque celui-ci est parfaitement adapté à bébé. On parle plutôt d’une allergie aux protéines qui passent dans le lait maternel par l’alimentation de la mère. Fort heureusement, cela se produit chez moins de 1% des nourrissons.
Si notre bébé réagit à certaines substances qui sont transmises par le lait maternel, il se sentira mieux dès que l’on cessera de manger l’aliment en cause. Toutefois, les symptômes reviendront dès que l’aliment sera introduit à nouveau dans l’alimentation de la mère.
On appelle le 911 si le corps de notre enfant se couvre de plaques rouges et est accompagné de l’un ou de plusieurs des symptômes suivants:
Il peut s’agir alors d’une réaction allergique grave. Si on soupçonne une allergie chez notre enfant, le médecin doit être consulté le plus rapidement possible.
Les symptômes les plus fréquents lorsque cela se produit sont le refus de boire, de la diarrhée, de la constipation, du sang dans les selles, des inconforts gastro-intestinaux (ballonnements, pleurs, tortillements) pendant au moins 2 à 4 heures et du reflux gastro-œsophagien.
Si l’on s’informe sur le Web, on peut être tenté d’identifier l’aliment auquel notre enfant peut être allergique en essayant un régime d’éviction pour allaitement. Toutefois, il peut être risqué de poser soi-même un diagnostic puisque c’est un acte qui appartient au médecin. Il est particulièrement difficile de faire la distinction entre la nécessité de faire un régime d’éviction et le diagnostic de reflux gastro-œsophagien, surtout quand bébé pleure beaucoup et que la maman est fatiguée. Il est donc préférable de noter tous les symptômes de notre enfant et de consulter son médecin le plus rapidement possible. La plupart des nutritionnistes de famille sont aussi en mesure d’accompagner les mamans et leurs bébés avec la mise en place d’un régime d’éviction ou d’aider bébé dans un cas de reflux.
Il faut donc être vigilant si notre enfant devient irritable, présente de la diarrhée, de la nausée, ou des douleurs abdominales de 2 heures à quelques jours après l’ingestion. On cesse l’aliment, contacte le 811 et consulte son médecin.
Allergie ou intolérance alimentaire
Il ne faut pas confondre l’intolérance alimentaire avec l’allergie alimentaire. Cela dit, ce n’est pas toujours si simple de faire la différence puisque plusieurs symptômes peuvent parfois se ressembler!
L’intolérance alimentaire dont on entend le plus fréquemment parler chez le bébé est l’intolérance au lactose. Elle est caractérisée par une production insuffisante de lactase, une enzyme qui permet normalement à notre corps de décomposer le lactose, un sucre que l’on retrouve dans le lait. De façon moins fréquente, on peut également voir une sensibilité au gluten ou aux additifs alimentaires.
L’intolérance alimentaire dont on entend le plus fréquemment parler chez le bébé est l’intolérance au lactose. Elle est caractérisée par une production insuffisante de lactase, une enzyme qui permet normalement à notre corps de décomposer le lactose, un sucre que l’on retrouve dans le lait. De façon moins fréquente, on peut également voir une sensibilité au gluten ou aux additifs alimentaires.
Quoi faire si on pense que notre enfant est allergique
Dans tous les cas, si on soupçonne une allergie alimentaire chez notre enfant, notre médecin doit être consulté le plus rapidement possible.
Lorsqu’une réaction allergique survient, il est important de noter tous les aliments que bébé a mangés, les symptômes ainsi que l’ordre dans lesquels ils sont apparus. Ces différents éléments seront des informations précieuses pour notre allergologue, qui se servira de ces observations pour décider la marche à suivre pour obtenir un diagnostic médical précis et assurer un suivi avec les bons intervenants.
Bon à savoir
La majorité des enfants verront leurs allergies alimentaires disparaitre avant l’âge de 7 ans.