
Apprendre à avoir une relation saine avec son corps et la nourriture : ça commence tôt !
Lire l'article 29 juin 2021
Les bébés perçoivent les saveurs différemment des adultes. Ils ont plus de papilles gustatives et elles sont plus sensibles. Votre enfant goûte donc plus intensément les aliments que vous.
Certains enfants perçoivent les saveurs (surtout amères) plus intensément que d’autres. Ils sont hypersensibles; on les dit aussi hypergueusiques. Pour ces enfants, apprécier les nouveaux aliments peut être très long. À l’inverse, les enfants hypogueusiques sont moins sensibles au goût des aliments et les acceptent plus facilement. Chaque enfant est unique.
Entre l’âge de 2 à 10 ans, les enfants peuvent développer une néophobie alimentaire, soit la peur de goûter aux nouveaux aliments. Cette étape de la vie est tout à fait normale : trois enfants sur quatre la traversent. Ne vous en faites pas, cette peur disparaît avec le temps. Au cours de cette étape difficile, il faut faire preuve de patience et conserver une attitude positive. Gardez en tête que cela peut prendre jusqu’à 20 expositions à un même aliment avant que l’enfant accepte d’y goûter. Armez-vous de patience!
Vers l’âge de deux ans, une période qui concorde avec la néophobie alimentaire, la croissance de l’enfant ralentit momentanément. Il a donc moins faim lors des repas et joue davantage avec sa nourriture. Ne vous inquiétez pas, et ne prenez pas ça pour un caprice. Les enfants mangeront en écoutant leur faim et donc en respectant leurs besoins.
Pour aider l’enfant à développer ses goûts et manger à sa faim, tout en facilitant l’heure du repas, essayez le « partage des responsabilités ». Cette solution éprouvée scientifiquement offre à votre enfant une structure tout en tenant compte de ses besoins. Elle permet de prévenir et même de venir à bout des caprices.
Le partage des responsabilités se résume ainsi : le parent décide du menu, du moment, du déroulement et de l’endroit du repas, tandis que l’enfant décide la quantité qu’il veut manger.
Parent : quoi, quand, où, comment
Enfant : combien
Cela peut paraître contre-intuitif et inquiétant lorsque l’enfant ne mange que trois bouchées. Pourtant, cette approche lui donne confiance en sa capacité à écouter son corps et lui démontre qu’il peut découvrir les aliments à son rythme. Résistez à la tentation d’offrir un plat différent à l’enfant s’il refuse le repas. Il essayera probablement un ou deux aliments sur la table. S’il a encore faim après le souper, il saura qu’il devra prendre quelques bouchées de plus dans son assiette la prochaine fois.
Oui! Si un dessert est prévu (ce n’est pas obligatoire), on offre une portion, peu importe la quantité de nourriture consommée précédemment. Cela dit, on offre une seule portion de dessert, pour éviter de s’en nourrir, et cela vaut aussi pour le reste de la famille. Le dessert ne doit pas être un objet de négociation ou une récompense. Si le dessert est nourrissant (muffin maison, fruits, yogourt, croustade, etc.), pourquoi s’en passer? Cette approche aide aussi l’enfant à développer une relation saine avec les aliments. C’est bon pour la santé, ça aussi!
Texte écrit avec la collaboration de Gabrielle Proulx, stagiaire en nutrition.