On a souvent tendance à « interpréter » les problèmes de bébé par le prisme de notre vision d’adulte. Il faut cependant garder en tête que, même si le système digestif de bébé est complet à sa naissance, il aura besoin d’apprendre à fonctionner adéquatement au cours de sa première année de vie. Bébé n’est donc pas encore autonome quant à sa digestion, et ça peut donner lieu à des douleurs et pleurs déroutante pour le parent inquiet!

Dans votre ventre, bébé était nourri de manière continue et passive: il n’avait pas à participer à l’effort pour se nourrir. Une fois arrivé dans notre monde, il doit donc apprivoiser cette nouvelle manière de manger, qui lui demande de participer activement à son apport nutritionnel. Le lait maternel est une ressource précieuse et contient des enzymes qui facilitent la digestion. Il faut cependant garder à l’esprit que ce que Maman mange, bébé allaité le reçoit aussi… il peut donc y avoir des conséquences sur sa digestion et son élimination en rapport avec votre alimentation.

Justement : bébé devra aussi apprendre à éliminer sa nourriture. Constipation, gaz, diarrhée, coliques sont des conséquences fréquentes qui suscitent beaucoup d’interrogations chez les parents.

La Mère Poule souhaite donc vous rassurer : apprivoiser la digestion, c’est tout un travail pour votre enfant, mais vous pouvez l’accompagner et le soulager! Nous vous proposons différentes explications quant à ce qui peut troubler la digestion de bébé et des solutions à essayer à la maison pour la faciliter. Si vous avez un souci concernant les inconforts digestifs de votre enfant, n’hésitez pas à en parler avec votre pédiatre. La digestion d’un nourrisson fait partie des enjeux importants de son développement, il est donc toujours avisé de poser des questions aux professionnels de la santé!

Les troubles digestifs sont monnaie courante pour les bébés qui apprennent à se nourrir, mais ils sont parfois bien difficiles à diagnostiquer pour les parents. Comme les pleurs sont le seul langage de notre enfant, on peut se sentir démuni devant son visage tordu de douleur en cherchant le coupable : constipation, intolérance ou allergie, manque d’hydratation, vomissement imminent ou mystérieuses coliques?

La Mère Poule vous offre des outils pour vous y retrouver : un tableau des différents troubles digestifs pour mieux les identifier, et un outil solution pour soulager les coliques!

La constipation

On surveille les selles de bébé avec attention et on a l’impression qu’elles se font rares? Ça y est, on décrète qu’il est constipé. Mais attention: une réelle constipation se caractérise davantage par des selles dures et sèches difficiles à évacuer, même si elles surviennent tous les jours. La fréquence est UN indice, mais la texture est surtout à surveiller. Avant d’en arriver à une réelle constipation, on surveille la fréquence et la texture des selles dans la couche pour prévenir le problème. Si bébé se tortille, fait de grosses selles qui semblent douloureuses à l’évacuation, a des fissures anales qui saignent, on agit!

Même si la constipation est rare chez les bébés allaités, elle peut survenir lors du passage à la préparation pour nourisson, si l’alimentation de bébé est pauvre en fibres ou à cause du stress d’un changement de routine par exemple. Dans tous les cas, offrez le sein ou le biberon plus souvent, faites bouger les jambes de bébé et massez son ventre avec vos doigts. Si votre bébé a plus de 6 mois vous pouvez offrir de l’eau bouillie et s’il y a commencé l’intégration des aliments solides vous pouvez même lui offrir du jus de pruneau, de pomme ou de poire.

Pour les petits mangeurs de 6 mois et plus, notre purée pommes et pruneaux est une bonne source de fibres! Assurez-vous que bébé boive suffisamment d’eau et qu’il demeure actif. À cet âge-là, pas besoin d’un marathon pour que ce soit efficace!

Les coliques

Les fameuses coliques! Tous les parents vous diront que tout ce qui est douleur digestive qui se diagnostique plus ou moins bien tombe dans la catégorie « colique ». En théorie, les coliques sont définies par des pleurs intenses qui surviennent surtout en fin de journée et souvent aux mêmes heures. Elles durent au moins 3 heures de suite, durant 3 jours consécutifs et 3 semaines de suite. 3-3-3. Facile, non? Plus facile à dire qu’à vivre!

Les coliques surviennent le plus souvent entre les 2 premières semaines de vie et 4 mois, en atteignant un pic autour de 6 semaines. Le mode d’alimentation du bébé ne semble pas changer les risques de développer des coliques, alors avant de modifier votre alimentation si vous allaitez, cherchez le coupable ailleurs. Assurez-vous que ses besoins primaires sont comblés : appétit, couche propre, vêtements ni trop chauds ni trop froids, environnement calme sans lumière ou bruit trop fort. Dans certains cas, une allergie aux protéines bovines peut entraîner des coliques. Ce type d’allergie peut s’accompagner de vomissements ou de rougeurs. Si vous croyez que ce soit le cas de votre bébé, consultez votre médecin à ce sujet.

Les vomissements et régurgitations

Il faut de prime abord différencier un vomi d’une régurgitation. Les vomissements proviennent parfois d’une immaturité du système digestif, c’est pourquoi ils sont plus fréquents dans les 6 premiers mois. Toutefois, vous devez être vigilant, parce qu’un vomissement peut signaler une allergie alimentaire. Si c’est que vous soupçonnez, demandez à votre médecin d’effectuer un test d’allergie.

Quant aux régurgitations, elles sont chose du quotidien parental! Elles sont liées à l’immaturité du système digestif de votre bébé et ne prêtent pas à conséquence… sauf lorsqu’il est question de lavage de vêtements!

Les intolérances et les allergies

Les allergies sont un vaste sujet qui vous suivra tout au long de l’enfance de votre bébé, même s’il n’a pas d’allergie lui-même, car les allergènes doivent toujours être pris en compte à la garderie ou à l’école. Dans le cas de bébé, vous avez à surveiller différents symptômes comme : vomissement, éruption ou rougeur sur la peau, difficulté à respirer. Rassurez-vous : les réactions allergiques se manifestent souvent en douceur avant de devenir une réelle crise, alors consultez votre médecin dès que vous remarquez quelque chose d’inhabituel lors de l’introduction des aliments.

Dans le cas d’un bébé qui ne consomme que du lait, maternel ou sous forme de préparation commerciale, c’est l’allergie aux protéines bovines qui peut créer un problème, à cause d’une hypersensibilité du système immunitaire aux protéines contenues dans le lait de vache (ou la présence de protéine bovine dans l’alimentation de maman quand on allaite).

Il est primordial de ne pas confondre allergie et intolérance : une intolérance peut créer un inconfort à votre bébé, tandis qu’une allergie peut entraîner des réactions plus graves. C’est pourquoi il faut consulter des experts en la matière au premier soupçon.

Diarrhée

La diarrhée peut avoir plusieurs causes : intoxication alimentaire, antibiotiques ou… gastro-entérite! Elle se caractérise par des selles plus liquides qu’à l’habitude et plus fréquentes aussi. La principale inquiétude en temps de diarrhée est que bébé se déshydrate. Si vous allaitez, assurez-vous d’offrir le sein plus souvent, et s’il boit au biberon, proposez-lui plus souvent dans la journée. Dans les deux cas, vous pouvez offrir une solution de réhydratation en petite quantité (1 cuillère à soupe) entre les boires.

Tant que bébé ne boit que du lait, au sein ou au biberon, on ne s’inquiète pas trop de l’eau avant l’âge de 6 mois. On lui offre le sein à sa demande et le biberon de même. Mais comme l’eau est un élément essentiel qui contribue au bien-être et à la santé de bébé tout en optimisant sa digestion, on ne se gêne pas pour en offrir à partir de 6 mois. Gardez en tête que les préparations pour nourrissons doivent être préparées avec de l’eau bouillie refroidie.

À partir de 6 mois, on introduit l’eau en même temps que les aliments solides. Attention cependant qu’elle ne remplace pas le lait maternel ou la préparation pour nourisson, qui apporte des nutriments essentiels dont bébé a besoin. Pas besoin d’offrir de l’eau en bouteille, absolument pas écologique et très chère. On peut proposer l’eau du robinet ou d’un puits privé à moins d’avis public sur la non-consommation. On évite l’eau chaude du robinet, plus riche en métaux lourds (c’est valide pour les adultes aussi d’ailleurs), l’eau gazeuse ou encore l’eau qui provient d’un lac ou d’une source.

Pour aider le système digestif en apprentissage à faire son travail, on sait que les fibres jouent un rôle de premier plan. On les retrouve dans les légumes verts comme les courgettes, les épinards, les haricots, et dans les fruits comme les pommes avec la pelure ou les pruneaux.